La Descente d’Énée aux enfers

Date

1740

Lieu

Foire Saint-Laurent

Sources

BnF fr. 9337, ff. 311-328.

Texte

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Remarques

Au théâtre des Tuileries, à la salle des machines, on donnait, depuis le 5 avril 1740, La Descente d’Énée aux enfers, spectacle de machines mises en œuvre par Servandoni. La pièce faisait voir plusieurs tableaux des enfers mythologiques: le Styx, Cerbère, les suppliciés, les Champs Élysées, etc. Prenant pour prétexte ce spectacle, Fuzelier a écrit une pièce de même titre pour les marionnettes. Énée y visite donc les enfers, guidé par la Sybille. La pièce donne lieu à quelques personnages épisodiques que Charon doit passer dans sa barque, dont Zulime de Voltaire, « morte bien jeune ». Après l’arrivée d’Énée, on croise encore quelques personnages, comme Pyrame et Thisbé, allusion à la tragédie en musique de 1726, reprise en janvier 1740. Enfin, Énée rencontre Anchise, puis Didon, et pour finir quitte les enfers dans un feu d’artifice.

La pièce ne présente donc pas de réelle intrigue ; elle n’est qu’un divertissement qui donne à Fuzelier l’occasion d’une galerie de portraits divers, comme le divertissement de Servandoni l’était de tableaux variés. La didascalie finale, dans laquelle le nom de Polichinelle apparaît, nous porte à croire que c’est à lui que revenait le rôle d’Énée.

Parmi les premières apparitions, l’une d’elles est prise par Charon pour un financier à qui le nocher demande s’il était le caissier de l’Opéra-Comique avant de se raviser.

Comme le montrent des documents conservés à la Bibliothèque de l’Opéra, Fuzelier œuvrait pour que la gestion de l’Opéra-Comique soit confiée directement à l’Académie royale de musique — ce qui ne se fit pas. Ces documents font en particulier les comptes du théâtre dans le but de montrer que l’entreprise, si elle peut être financièrement équilibrée, n’est pas rentable tant que l’Opéra-Comique paie une redevance élevée à l’Académie.

L’insuccès des entreprises de Fuzelier pour une gestion par l’Opéra de l’Opéra-Comique — qui pourrait, comme en 1718, lui être confiée — est sans doute l’une des raisons qui poussa Fuzelier à ne plus donner de pièces à l’Opéra-Comique et à se consacrer aux marionnettes.